12 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
assigner à l'année 1452 l'origine de l'impression t
sur métal? Cette opinion a été longtemps accrédi- t
tée. Mais quelques érudits ont dans ces derniers ]
temps fait connaître des estampes qui la contre- 8
disent. Si cependant on doit admettre qu'un art I
n’est réellement inventé que le jour où il produit | ]
une œuvre d’élite, malgré les découvertes récentes \
de la science, el jusqu'à meilleure information, S
on peut considerer la Paix de Maso Finiguerra (
comme la première manifestation tout à fait si- |
gnificative de la gravure. ]
A Florence, comme dans les autres villes ita-
liennes, l'orfévrerie était fort en vogue au commen- |
cement du quinziéme siécle; d'ailleurs, ainsi que |
les autres branches de l'art, celle-ci était en géné-
ral exercée par des hommes d'un sérieux mérite.
A cette époque, les orfévres décoraient presque
toujours leurs ouvrages d'ornemenis gravés en :
creux, et ces ornements s'appelaient nielli. Pour
vérifier leur travail, pour en suivre les progrès-et
le corriger, voici comment ils procédaient. Quand
ils avaient gravé sur le métal le dessin qu'ils vou-
laient exprimer, ils en prenaient d'abord une
empreinte avec une terre très-fine; sur cetle em-
preinte, ils coulaient ensuite du soufre et pou-
vaienit, en remplissant de noir de fumée les tailles
répétées sur le soufre, se rendre un juste compte
de l’état de leur œuvre. De sorte qu’ils ne son-
geaient à couler l'émail indestructible (cette ma-