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LA GRAVURE EN FRANCE,
seulement sous cerlains règnes, auraient même
en France précédé l’apparilion des gravures pro-
prement dites ; enfin le style barbare de certaines
planches, accompagnées d’un texte ou d’une lé-
gende en français, pourrait encore fournir à l’éru-
dition moderne l’occasion de s’exercer. Mais notre
intention n’est pas de soulever des questions de
priorité ; au fond elles importent assez peu, el nous
trouvons plus utile d’indiquer le moment où l’art
français se dessine d’une manière positive el for-
melle, en laissant dans le domaine de l’archéologie
pure les manifestations qui précèdent ordinaire-
ment un art qui se forme.
Les premiers livres ornés de gravures paraissent
en France à la fin du quinzième siècle; mais le
Roman de Fierabras (Lyon, 1480), Bélial, ou la
Consolation des pauvres pécheurs (1484), et d'au-
tres ouvrages accompagnés d’estampes sur bois,
n’ont aux yeux des amateurs qu’une valeur pu-
rement fictive, reposant uniquement sur leur an-
cienneté, et ne sauraient être regardés comme
oïfrant des spécimens vraiment significatifs de la
gravure sur bois. En réalité, les publications
d’Antoine Vérard, et parmi celles-ci, la Mer des
histoires, imprimée chez Jean Dupré en 1491, sont
les premières dans lesquelles l'art commence à
jouer un certain rôle ; les tailles de la gravure
x
sont encore bien grossieres; les ornements, sans