56 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
besques compliquées de nos monuments d'archi-
tecture du quinziéme siécle; mais l'invention en
est souvent heureuse et continue à révéler cette
recherche de la vérité que les miniatures antérieu-
| res nous ont rendue familière ; la naïveté des ex-
M pressions, l'esprit. des figures tiennent lieu de
M science dans la composition, et rendent indulgent
| pour les fautes de dessin et les imperfections qui
qu fourmillent dans ces essais d’un art naissant. Dans
n la Danse des morts, imprimée pour la première fois
en 1485 par les soins d'Antoine Vérard, et souvent
reimprimée depuis, on trouve, plusencore peut-être
que dans la Mer des histoires, des planches dignes
d'intérêt; les personnages que la Mort appelle sue-
cessivement à elle reçoivent d’une façon particu-
lière le triste messager ; chacun a sa physionomie
individuelle bien déterminée, fortement exprimée ;
le pape met, à suivre le squelette qui l’attire vers le
tombeau, une résignation dont l’empereur est
incapable; le marchand quitte son négoce avec
| désespoir ; l'usurier ne peut se décider à abandon-
Wu ner son trésor, le chevalier prétend lutter avec la
I mort qui l'entraine; en un mot, chaque person-
nage’ est rendu avec son caractère propre, et celui
qui inventa ces figures est digne, assurément, de
l| prendre place parmi les graveurs qui commen-
cèrent à s’élever au rang d'artistes.
Dés que les Francais se furent accoutumés à
(trouver dans des volumes de tous genres des es-