14 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
peu dignes de prendre place dans une collection
choisie. En effet, si des Italiens de talent, des
maitres éprouvés furent les premiers qui tradui-
sirent sur le métal un sentiment noble de la
forme, l'expression de la vraie beauté, en méme
temps vivaient et prospéraient, il faut bien le recon-
naître, des artistes secondaires. Au lieu de s’in-
spirer toujours des exemples qu’ils avaient sous
les yeux, ces artistes eurent mème l’imprudence
de demander parfois leurs modèles aux pays voi-
sins, dépouillant ainsi volontairement leurs œuvres
du parfum de terroir qui distinguait ordinaire-
ment au quinzième siècle les productions ita-
liennes. Il ne faut pas croire non plus que l’usage
du nielle cessa le jour où fut trouvé le moyen de
tirer des épreuves ; les besoins qui existaient aupa-
ravant persistèrent, et les orfévres n'eurent garde
de laisser péricliter un art qui leur rapportait hon-
neur et profit ; ils continuèrent done à couvrir
de gravures les plaques destinées à décorer un
meuble, une armure, un coffret, et ce fut seule-
ment vers le commencement du seizième siècle,
lorsque le goût général prit une autre direction,
qu'ils abandonnérent cet ordre de travaux.
On connaît le nom d’un certain nombre de niel-
leurs, mais c’est à peu près tout ce que l’on sait
d'eux. Ces artistes n'ayant pas paru, aux histo-
riens qui se sont occupés du quinzième siècle,
dignes d’une mention spéciale et le petit nombre