LA GRAVURE EN FRANCE. 257
tampes qui rendaient visibles aux yeux des scénes
historiques, ou des récits romanesques, ils vou-
lurent aussi que les livres d'heures destinés à leur
édification fussent ornés d'images. Les anciens mis-
sels et les livres de priéres, décorés de miniatures,
ne leur suffisaient plus; les hommes riches seuls
pouvaient en posséder, et l'invention de l'impri-
merie avait créé un besoin de lecture inconnu
auparavant. La gravure sur bois trouva dans ces
ouvrages de piété un débouché facile. Elle sut bien
en faire son profit; quantité d'artistes furent de
suite employés par les éditeurs empressés de sa-
tisfaire les désirs du publie, et si le nom de ces
hommes de talent n’a pas été conservé, on peut
au moins dresser sans peine la liste des impri-
meurs qui les employèrent et leur facilitèrent
les movens de se produire. Antoine Vérard et Si-
mon Vostre oceupent parmi ces imprimeurs la
première place. Les livres sortis de leur officine
et portant leurs marques renferment de petits
sujets superposés qui encadrent les versets des
pseaumes ou les oraisons, sans s’accorder toujours
cependant avec le texte qu’ils accompagnent ; tan-
tôt l’artiste s’est inspiré de l'Ancien ou du Nouveau
Testament, tantôt c’est à la vie privée qu’il à de-
mandé des motifs d'ornementalion ; quelquefois,
par une bizarrerie difficile à expliquer, des sujets
profanes, par exemple, un centaure tirant de l'arc,
sont mélés àla pieuse décoration. Les compositions
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