LA GRAVURE EN FRANCE, 261
vent que l'art s'introduisait partout et n'avait be-
soin pour se produire ni de grands espaces, ni
d'encouragements officiels. Malheureusement l'em-
barras est grand lorsqu'il s'agit de classer les
publications de cette époque. Chose certaine, des
artistes différents les ont exécutés. Mais aucun n'a
pris la précaution de signer ses eslampes, et si
quelques noms ont échappé à l'oubli, encore
n’est-on pastoujours d’accord sur les œuvres qu’ils
devraient signer. On ignore absolument le nom de
l’artiste fort habile qui a dessiné et gravé deux
petits ouvrages qui peuvent être considérés comme
les spécimens les plus accomplis de la gravure sur
bois au seizième siècle, les Figures de l' Apocalypse
(Paris, Estienne Groulleau, 1547), et l'Amour de
Cupido et Psiché, mere de Volupté (Paris, Jeanne de
Marnef, veuve de Denis Janot, 1546). La traduction
du Songe de Poliphile (Paris, 1546) contient aussi
des planches du style le plus élégant ; elles repro-
duisent, accommodées au goüt francais, les es-
tampes de l'artiste italien qui orna l'édition pu-
bliée à Venise par les Aldes en 1499 ; mais aprés
avoir longuement disserté sur le nom possible de
l'auteur, aucune conjecture ne nous parait assez
vraisemblable, assez sérieusement appuyée. Jus-
qu’à présent, d’ailleurs, un seul de cette nom-
breuse série de graveurs sur bois a été l’objet
d'un travail spécial, mais du moins, grâce aux
œuvres que son historien a su recueillir et rap-