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LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
l’école du maître padouan. La suite de l’Apocalypse
au contraire, et les pièces relatives aux Amours
de Henri II semblent exécutées en dehors de toute
préoccupation étrangère. Ges compositions sont un
peu confuses; le travail en est trop uniforme; les
aecessoires qui accompagnent les personnages sont
terminés avec la méme précision que les figures
elles-mémes, et cette minutie, en divisant l'intérét,
enléve aux objets principaux leur valeur réelle,
leur importance relative, et empêche l’œil de sai-
sir tout de suite le sujet représenté. Deux artistes
lyonnais, Claude Corneille et Jean de Gourmont,
signèrent leurs estampes de leur monogramme,
un double C et un J et un G accolés. Probablement
orfévres avant que d’avoir été graveurs, guidés
sans doute par les petits maîtres sur bois qui flo-
rissaient à Lyon au seizième siècle, ils déployèrent
sur le cuivre un esprit analogue à celui de leurs
contemporains. Ils excellèrent principalement
dans les petites compositions. Ils aimaient les ar-
chitectures compliquées ; ils peuplaient leurs por-
tiques ou leurs rotondes inachevées de petits per-
sonnages bibliques ou fabuleux, qu'ils dessinaient
avec une certaine verve ; leur burin propre et
soigneux proclame leur ancienne profession d'or-
févre. L’un d’eux, Jean de Gourmont, fit aussi de
la peinture. On voit de lui au musée du Louvre
un tableau jadis placé dans le magnifique château
d’Écouen ; il représente lu Nativité, et précisément