LA GRAVURE EN FRANCE. 215
devant ces physionomies, guidé peut-étre par de
meilleurs modéles, il se montre là sous un jour
trés-heureux et prend rang parmi ces excellents
et féconds portraitistes dont la France vit les sue-
cès pendant toute la durée du seizième siècle.
Nicolas Beatrizet et Niecolo della Casa, compa-
triotes de Woeiriot, passèrent leur existence en
Italie. Aussi ne sont-ils Français que par l’origine,
et leur manière se rapproche bien plus des mai-
tres italiens tels que les Ghisi que d'aucun de nos
compatriotes. Du reste leur talent n’est pas assez
élevé pour que nous ayons grand intérêt à le re-
vendiquer ; l’influence des successeurs de Michel-
Ange les domina et comme tous les élèves attardés
de ce grand maître, ils imitèrent les côtés exagérés
de son talent, mais non la beauté réelle, ni le style.
Étienne Dupérac, qui vécut également à Rome, ne
songea qu’à reproduire les sites pittoresques ou les
monuments dont il était entouré. Sa manière est
sèche, mais son dessin est exact, et l’archéologue
trouvera dans son œuvre plus d’un document
précis sur les anciens monuments de Rome.
Paris n’était pas encore au seizième siècle ce
qu'il devint plus tard, un centre unique vers le-
quel tendent tous les artistes, où ils arrivent et se
fixent. Les provinces alors avaient des écoles de
gravure et chaque pays, pour ainsi dire, serait
à même de citer quelque nom digne d’intérêt ou
d'estime. Orléans, entre autres, peut s’enorgueillir