276 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
d'avoir fourni à l'histoire de la gravure Étienne
Delaune. Sans contredit, c’est l’un des plus féconds
et des plus habiles graveurs de la Renaissance
française. Sa manière indique à ne s’y pas tromper
qu’il avail étudié l’orfévrerie. C'est pourquoi il
affectionnait particulièrement les travaux de pe-
tite dimension. Deux ou trois fois cependant il
en exécuta d'assez grands, mais ce fut pour re-
produire des compositions de Jean Cousin et son
burin s’accommodait moins bien de ce genre de
travaux. Lorsqu'il restait livré à lui-méme, ou
bien lorsqu'il gravait des dessins de son fils, il sa-
vait faire entrer dans de tout petits espaces des
compositions très-compliquées, et, en dépit de
l'exiguité du cadre, avec une telle précision, que
chaque personnage apparait parfaitement à son
plan, chaque objet on ne peut mieux à sa place.
Le travail de son burin consistait à tracer un con-
tour général indiquant les formes extérieures. Il
obtenait le modelé à l'aide de petits points rare-
ment rehaussés de quelques tailles, procédé habi-
tuel à P'orfévre obligé de terminer avec un soin
minutieux et presque puéril chaque partie des
planches soumises ensuite directement aux re-
gards du public. De nombreux ornements, des ara-
besques élégantes, des pièces d'orfévrerie et deux
estampes, qu’on ne trouve pas facilement, repré-
sentant l’intérieur de l'atelier d’un orfévre, com-
plètent l’œuvre du graveur orléanais et achèvent