LA GRAVURE EN FRANCE. 271
de lui concilier les sympathies qu'il mérite.
C’est encore à Orléans que naquirent et que
travaillèrent Jean Chartier et Pierre Vallet. Le
premier exécuta avec une certaine aprelé une
dizaine d'estampes représentant des figures allé-
goriques, la Force, l’Abondance, la Justice, etc. Le
dessin, sans doute, atteste que l’auteur était fort
préoccupé des progrès accomplis en France de son
temps; il est fâcheux que la gravure ait si incom-
plétement répondu aux intentions de l'artiste et
qu'elle soit d'une déplorable faiblesse.
Pierre Vallet se montre beaucoup plus habile ; il
a gravé à l’eau-forte, avec une facilité qui n'exclut
point la plus stricte exactitude, le fameux plan
de Paris dressé par François Quesnel. La physio-
nomie humaine trouve en lui un interprète non
moins correct ; témoins son propre portrait et ce-
lui du botaniste Jean Robin ; enfin, dans les es-
tampes du roman de Théagène et de Chariclée, il
fit bien voir qu’il savait interpréter avec esprit les
dessins d’autrui.
Joseph Boillot est natif de Langres ; il a laissé
deux ouvrages gravés de manières assez diffé-
rentes ; dans son Livre des Termes la gravure est
lourde, les planches sont surchargées de travaux
inutiles: son livre sur I’ Art militaire (1598), au con-
traire, montre qu’il savait manier librement l'eau-
forte et son travail pittoresque acquiert en agré-
ment, sans rien perdre pour cela de sa correction.