LA GRAVURE EN FRANCE. 295
jery, se montrent trop préoceupés d’imiter les
œuvres flamandes et n’ont pas de titres sérieux
pour être compris dans l’école française. Leurs ou-
vrages se rapprochent des planches de Wierix, sans
jamais oser une tentative d'indépendance.
Pour continuer cette série non interrompue de
portraitistes qui fait tant d'honneur à l'école fran-
caise, il faut entrer maintenant dans le dix-sep-
tième siècle et parler de Pierre Daret, de Claude
Mellan et de Michel Lasne, déjà nommés plus haut,
“et qui furent sous Louis XIII ce que Thomas de Leu
et Léonard Gaultier avaient été sous Henri IV. 11 est
peu de personnages célèbres, occupant un rang
élevé, ou jouant un rôle de quelque importance,
qui aient échappé à ces hommes expérimentés.
Malheureusement s’ils dessinaient bien, ils avaient
un genre de gravure bien désagréable. Le burin
de Pierre Daret, souvent sec et monotone, réussit
cependant à reproduire assez bien un dessin de
Daniel Dumonstier, représentant l’abbé de Saint-
Ciran. Claude Mellan, qui fit un peu parade de
son adresse en modelant avec une seule taille de
burin, non interrompue, une tête de Christ vue
de face, montra un goût plus sûr dans le portrait
de Peiresc et dans quelques effigies de femmes
exécutés d'aprés ses propres crayons. Il est fa-
cheux que les tailles espacées et d'une valeur trop
souvent égale arrétent l'oeil et l'empéchent d'ap-
précier toutes les qualités du dessin.