LA GRAVURE EN FRANCE. 305
« l'année 1594, et mourus aussi à Nancy, le
« 23° mars 1635, au regret incroyable de la Lor-
« raine, ma patrie, et de tous les plus rares esprits
« de notre siécle, et principalement de damoiselle
« Catherine Puttinger, mon espouse qui pour un
« dernier témoignage d'amitié m'a faict dresser ce
« tombeau. Prie Dieu pour celuy qui ne te prier:
« jamais de rien et passe. »
Abraham Bosse qui vécut et travailla en mème
temps que Jacques Callot, mais dont la carrière
s’est beaucoup plus prolongée, est un des artistes
français les plus intéressants. Son œuvre considé-
rable fournit pour l’histoire des mœurs et des
costumes sous Louis XIII, des documents rigou-
reusement authentiques. Ses ouvrages sur la
gravure et l'architecture, en aecusant une érudi-
tion peu commune chez les artistes, nous font
connaitre l'état de la science à une époque où les
traités faits par desgens du métier n'étaient certes
pas communs. Ses estampes ne sont pas recher-
chées seulement àcause dece qu'ellesreprésentent;
elles offrent aussi par elles-mémes un attrait vé-
ritable. Faisons une réserve cependant. Abraham .
Bosse, qui témoigne, dans son Traité sur la gra-
vure, d'une justeestime pour l’invention de Callot,
eut la regrettable idée de ne pas suivre l’exemple
que lui fournissait le maître lorrain. En effet, au
lieu de se servir de la pointe, purement et sim-
plement à l'instar d'une plume, et de dessiner sur
20