314 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
ble; à Mantes, Pierre Brebiette est l’auteur de
nombreuses compositions spirituellement indi-
quées el gravées avec légèreté ; à Toulouse, c’est le
peintre et poéte Hilaire Pader qui, non content de
(racer sur le cuivre quelques dessins de sa com-
position, publia aussi une traduction du Traité
des proportions du corps humain, de Jean Paul
Lomazzo, et un livre bizarre intitulé le Songe énig-
matique de la peinture parlante; à Cháteaudun,
Nicolas Chapron confia au métal les dessins exé-
cutés par lui à Rome, d’après les peintures de
Raphaël qui ornent les loges du Vatican, et même
jusqu'à présent c'est l'artiste qui semble avoir le
mieux compris ces œuvres admirablés ; à Arles,
Nicolas Delafage grava, dans un goût qui se rap-
proche un peu du genre italien du dix-septième
siècle ; il grava quelques figures de la Vierge avec
une grande habileté d’outil, mais sans beaucoup
de distinction. Enfin, en. cherchant bien, nul
doute qu’on ne trouve dans chaque province,
pour ainsi dire,un ou deux artistes qui s’exercèrent
souvent avec succès dans un art de tout temps
acclimaté partout en France.
Mais si louable, si empressée que füt cette ému-
lation de la province, elle n'était pourtant point
suffisante. Pour prospérer le grand art a besoin
d’une éducation que ne pouvuient fournir même
les plus grandes cités du royaume. De sorte que
tous les artistes soucieux de leur renommée, ja-