LA GRAVURE EN FRANCE.
dix-huitiéme siécle, les tentatives d'artistes qui
désiraient. ramener l'art dévoyé aux lois éter-
nelles du beau, nous devons les signaler cepen-
dant et dire que l'on choisit les œuvres du Poussin
pour en faire comme une digue contre le débor-
dement général du mauvais goût et des mauvaises
tendances. Peyron ne crut pas pouvoir mieux affir-
mer la signification de ses idées de réforme qu’en
proposant les Filles de Jéthro, dessin admirable,
comme modèle aux débutants, comme exemple
aux maîtres. Telle est l’autorité de l’art fier et
noble. Hommage légitime à l’artiste, dont les ou-
vrages sont pleins de l’étude vivifiante de l’anti-
quite! Il serait souverainement injuste de ne pas
faire remonter au plus grand maître de l’école
francaise, l'origine dela renaissance dont nous
parlons. La gravure un instant absorbée par
des compositions frivoles et souvent spirituelles,
il faut l'avouer, éprouva, elle aussi, les besoins de
s'adresser à des œuvres d’une portée plus haute.
et M. Boucher-Desnoyers, pour ne citer qu'un seul
de nos graveurs contemporains, a exécuté avec un
talent approprié à la circonstance une trés-belle
planche d’après Eliézer et Rébecca, toile superbe,
qui ne saurait épuiser jonas l'admiration des
connaisseurs.
À cóté des maitres qui occupent, pendant le
commencement du dix-septième siècle, la pre-