328 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
ait détruit presque entièrement l’elfet et l’harmo-
nie. En même temps qu’il livrait au métal ces
compositions célèbres, il terminait le Pyrrhus
sauvé, d'après Nicolas Poussin, planche admirable
qui lui M iit le titre de membre de 1 i
royale (1674). Quelques années plus tard (91 no-
vembre 1681), il obtenait le grade le plus élevé
auquel un graveur püt prétendre dans V'illustre
compagnie : il fut nommé conseiller. Mais loin de
se ralentir, son aclivité au travail allait toujours
croissant, et son talent desormaiß arrivé à sa
pleine maturité, ne produisait plus que des
chefs-d’œuvre.
Sans parler des estampes que nous venons de
mentionner, d’après Poussin el Charles Lebrun,
on doit signaler comme tout à fait hors ligne dans
l’œuvre de cet artiste le Buisson ardent, d’après Ra-
phaël, le Martyre de saint Gervais et de saint Pro-
tais, l’Aurore et le Martyre de saint Laurent, d’après
Eustache Lesueur, la Peste d’Égine, la coupole du
Val de Grâce et le plafond de la chambre du roi à
Versailles, d’après Pierre Mignard. Enfin, un cer-
tain nombre de planches gravées d’après les sta-
tues de Michel Anguier, de Gaspard de Marsy et de
Girardon, complètent la liste des ouvrages excep-
tionnels que l’on doit à notre infatigable artiste.
Gérard Audran, jusqu'à sa mort, survenue le 26
juillet 1703, à Paris, ne cessa de consacrer les
vaillantes ressources de son talent à l’étude et à