LA GRAVURE EN FRANCE. 555
Dyck, il aima, non-seulement à reproduire des por-
traits de ce maitre, mais il lui CRI: ta en partie
sa manière de graver, en la perfec tionnant toute-
fois et en l'appropriant au génie français; aprés
avoir arrêté par un contour précis les trails carac-
téristiques du visage, il modelait les chairs au
moyen d’une infinité de petits points obtenus par
un travail que l’eau-forte rend doux et moelleux,
procédé d’un excellent effet, mais d'un emploi si
difficile, qu'Antoine Van Dyek et Jean Morin sont
les seuls qui, en définitive, aient réussi à en tirer
un parti satisfaisant. C’est avec ce procédé parti-
culier que sont gravés les portraits du cardinal
Bentivoglio, le chef-d'œuvre du maître, d'Antoine
Vitré, de l’abbé de Richelieu, de Marguerite Lemon,
de J. F. P. de Gondi, de N. Christyn et toutes les
planches aujourd'hui recherchées de l’artiste.
Quelques graveurs tentérent bien d'imiter la ma-
nière de Morin, mais aucun, pas plus Jean Alix que
Nicolas de Plattemontagne qui en approchèrent le
plus, ne donna à ses planches la souplesse et la
sûreté de dessin, qui font des portraits du maître
de véritables chefs-d’œuvre. Ils aboutirent à des
contrefaçons, rien de plus; leurs ouvrages man-
quent de cel aecent de vie si frappant dans les
estampes de Jean Morin.
À aucune époque, la France n’eut un aussi grand
nombre de bons graveurs. Tandis que les maîtres
que nous venons de nommer tenaient la téte de