574 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
toine-Alexandre Morel une de ses meilleures plan-
ches. On doit au méme artiste, d'aprés le méme
peintre, le Serment des Horaces et Bélisaire, compo-
sitions célébres qu'il traduisit avec un rare talent.
Enfin Boucher Desnoyers qui débuta par quelques
compositions sans valeur, exécutées à l'aide d'un
pointillé désagréable et mesquin, se prit, à un cer-
tain moment, d'une admiration sérieuse pour les
ouvrages de Raphaél. Comprenant bien vite
qu'une étude approfondie du dessin et une appli-
cation continuelle pouvaient seules lui donner les
moyens de rendre d'une maniére satisfaisante des
peintures si célébres, il se remit résolüment à
l'euvre, et, courage bien rare, il recommenca
son éducation. C'est alors qu'il dirigea la publi-
cation d’un recueil reproduisant des peintures
antiques ; puis, lorsqu’il se sentit maître de son
dessin, il n’hésila plus à entreprendre la gra-
vure de la Belle Jardinière, d’après le tableau
du Louvre. Ce travail lui réussit complétement; il
établit d’une façon éclatante sa réputation. Les
commandes lui arrivèrent de tous côtés, et, en
quelques années, parurent successivement les Por-
trait de l'empereur Napoléon I* et de M. de Talley-
rand, àinsi que le Bélisaire, d’après Gérard ; la
Vierge à la Chaise, la Madone de Foligno, la Vierge
au Linge, et la Vierge de la Maison d’Albe, d’après
Raphaël ; enfin la Vierge aux Rochers, de Léonard
de Vinci. Cette fécondité, privilége des artistes