26 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
hommes, presque toujours jeunes, ont rarement
un grand caractère de force, à moins que le sujet
n'exige le contraire, comme dans Hercule et Antée;
ils sont élancés et sveltes plutôt que vigoureux ;
une abondante chevelure bouclée ombrage leur
tête, et une physionomie douce et souriante tient
la place de l’expression ordinairement austère des
œuvres florentines contemporaines ; les femmes,
aux formes délicates et souples, conservent dans
leur nudité absolue une chasteté parfaite ; tout en
elles annonce la grâce, et un charme particulier
est répandu sur ces corps décents que ne cache
aucun voile. Bien que l'un des plus anciens gra-
veurs de Florence, Robetta a fait suffisamment
progresser l'art pour étre considéré comme le der-
nier des primitifs.
Aprés ces primitifs, pour retrouver une série
d’artistes fidèles aux caractères de l'école floren-
tine, chose singulière! il faut venir en France. En
effet, quelques ouvrages de nos compatriotes révè-
lent le goût florentin, bien modifié, sans doute,
non douteux cependant, aisément saisissable.
Francois I* et Henri II avaient attiré prés d'eux,
comme on sait, Léonard de Vinci et Andrea
del Sarto; ees deux maitres, suivis bientót de
Primatice et de Rosso, s'étaient fait accompa-
ener d'une cohorte de graveurs qui apportèrent
leur sentiment natif et fondérent, en s’associant
aux travaux des artistes francais, auxquels ils