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LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
serait dépasser la juste mesure que de leur accor-
der mieux qu’une simple mention. Avant de T
quitter le nord de l'Italie, il convient de jeter I
un coup d'œil sur les ouvrages des graveurs I
milanais, parmesans et bolonais, tant à cause 1
de leur caractére propre que par le but auquel d
ils tendirent; ils sont dignes d'ailleurs d'une
sérieuse attention, d'un examen attentif. f
p
Milan.— A Milan, un grand maitre inspire toute I
l’école, et l’influence de son génie suffit à toute une i
génération d’artistes. Léonard de Vinci, dont les 3
œuvres sublimes sont peu nombreuses, s’exerça (
dans toutes les branches de l'art. Peintre, il fixe
sur le mur de Santa-Maria delle Grazie la fameuse d
Cène dont la composition admirable est si répan- ]
due; sculpteur, il modèle la statue équestre de
François Sforza que les soldats français détruisi-
rent en 1499, lors de l’entrée de Louis XII à Milan :
architecte et ingénieur, il surveille les travaux de
canalisation de l'Arno ; enfin il fut musicien par |
surcroit, et Vasari raconte que la première fois t
que Léonard de Vinci parut devant Louis Sforza, ce v
fut dans une féte que donnait le duc; il se pré- }
sentà tenant une lyre faconnée de ses mains et |
ravit tellement l’assemblée par les sons mélodieux l
qu'il en tira que, malgré le grand nombre de mu- 1
siciens présents à la féte, tous les suffrages lui
furent acquis. Il n'est pas impossible non plus que