52 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
Si nous nous sommes longtemps arrêté aux
estampes données à Léonard de Vinci, c’est que,
dans tout le cours de ce travail, nous n’aurons
pas l’occasion de discuter une attribution aussi
illustre. Et puis les œuvres de l’école milanaise
sont peu nombreuses, et c’est le moins que d'ac-
corder quelque attention à celles qui témoignent
de qualités exceplionnelles. De plus, étant presque
toutes anonymes, se guider parmi elles n’est pas
toujours commode. Trois planches, gravées an-
ciennement d’après la Gène de Léonard de Vinci,
reproduisent la composition du grand maître,
en la modifiant cependant ; mais les graveurs sont
restés tellement au-dessous de l'original qu'il faut
accorder une médiocre estime à leurs ouvrages.
Une Téte de jeune fille légérement inclinée, un Amant
caressant sa maîtresse, et une Jeune fille courtisée
par une espèce de fou rappellent de loin l'é-
cole de Léonard; mais il est fächeux que les
graveurs n'ayant pas eu la précaution d’inscrire
leurs noms au bas de ces planches, on ne puisse
savoir de qui elles proviennent. Le goût du dessin
nous fait songer à quelque élève plutôt qu'au
maître. Notre embarras est moindre devant trois
planches dont on croit la gravure de Cesare da
Sesto. Quoiqu'il ne soit pas prouvé que cet artiste
ait lui-même transporté son dessin sur le métal,
nous croyons reconnaître sa main dans la Décolla-
tion de saint Jean-Baptiste. Vêtu à la mode du