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LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
demeura loin d'Augustin Carrache, son maitre,
dont il reproduisit presque toujours les ouvrages.
Jean Lanfrane se rattache à la même école, et le
talent qu’il acquit comme peintre, talent trop
facile et d’un goût parfois douteux, lui assigne
une place distinguée à côté des Carrache, dont il
fut l'élève. On lui doit des estampes d’après les
loges de Raphaël ; elles sont dédiées à Annibal
(arrache. Exécutées avec une grande aisance, on
y remarque une habileté rare chez les graveurs
qui ont reproduit ces œuvres immortelles.
Lorsque l'influence de l’école des Carrache alla
s'affaiblissant, des artistes nouveaux, remettant
en vigueur les préceptes de leurs prédécesseurs,
rendirent à l'art de Bologne son premier lustre.
Guido Reni, qui laissa un grand nombre de ta-
bleaux admirés, grava aussi beaucoup de planches
à l'eau-forte. Doucereux et souvent insignifiants,
les types ordinaires de ses figures peintes se re-
trouvent dans ses estampes exécutées d’une pointe
trop facile ; mais l’agrément du travail ne suffit
pas, et l’on voudrait plus de grandeur dans ses
Saintes Familles, plus de majesté dans les têtes
du Christ ou de la Vierge. Les compositions de
ces eaux-fortes sont bien agencées, disposées avec
art. Il est fàcheux que la Vierge adorant l'Enfant-
Jésus soit trop jolie et pas assez divine : son sou-
rire est souvent plus apprété que vrai, et l'expres-
sion générale de son visage fade et sans vérité.
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