LA GRAVURE EN ITALIE. 68
Quant à l'exécution, elle a de la souplesse, elle
offre des effets qu'aucun des imitateurs du maitre
ne sut aussi bien rendre. Simon Cantarini, dit le
Pesarese, qui se rapprocha le plus de la manière
de Guido Reni, ne sut pas ajuster avee autant de
savoir les draperies des figures, mais dans les airs
de tête il ressemble tout à fait à son maître. Natu-
rellement, les estampes de ces deux artistes ont été
souvent confondues. Andrea Sirani, Lorenzo Lolli
et quelques autres peintres continuérent la ma-
niére de Guido Reni et montrérent dans leurs
eaux-fortes une égale docilité ; mais leurs ouvra-
ges ne sont que des reflets et ne s'écartent pas
assez de l'imitation pour occuper une place à
part dans l’histoire de l'art.
Il en est autrement d’un artiste, Bolonais par
la naissance, mais qui, pénétré des principes
plus élevés de l’école romaine, sut conquérir un
rang exceptionnel ; Poussin le regardait comme
l’un des plus grands maîtres après Raphaël ; le
Guide lui accordait une importance égale. Nous
voulons parler de Domenico Zampieri. Il ne grava
point ; du moins aucune planche ne lui est attri-
buéeavec certitude. On a le droit d’être surpris que
sa manière et son savoir n’aient inspiré qu’un pe-
tit nombre de ses contemporains; car il ne faut
pas considérer comme les graveurs du Domini-
quin, Jacopo Margottini, lequel exécuta, d’après ce
maître, les six Vertus chrétiennes ; ni Pierre del Pè,
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