LA GRAVURE EN ITALIE, 1
tions et déploya une louable persévérance à
chercher sa route. Lorsqu'il arriva à Rome, le
maître suprême auquel il se lia ne lui interdit
point de jeter un regard sur les ouvrages qui par-
tageaient avec les siens l’attention générale, et il
serait facile de signaler des estampes de Marc-An-
toine exécutées à Rome d'après d'autres artistes
que Raphaël. Toutefois il est tellement imbu des
principes élevés du maître de son choix, qu’il ne
peut les répudier absolument; par exemple, dans
les Grimpeurs, qu’il grava d’après le célèbre car-
ton de Pise exécuté par Michel-Ange, ou bien dans
le Martyre de saint Laurent, composition de Baccio
landinelli, on retrouve une exécution serrée et
précise, une forme sobre et contenue que les des-
sms originaux, la chose est probable, n'avaient
pas à ce degré. Il n'est pas impossible non plus
que Marc-Antoine ait gravé, en outre, des compo-
sitions ou tout au moins des figures de son inven-
tion. Mais alors les planches qu'on attribue à son
crayon aussi bien qu'à son burin sont loin d'avoir
la précision, la science des autres. Ne dirait-on
pas que l'artiste, si intelligent quand il interprète
les cuvres d'autrui, a besoin d'une main puis-
sante qui le guide, d'une volonté robuste qui le
conseille et Je dirige? Le fait est que, à l'inverse
de la plupart des artistes, Marc-Antoine a obtenu
la haute réputation qui l'environne surtout parce
qu'il sut faire abnégation de sa personnalité, parce