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LA GRAVURE EN ITALIE.
38 valeur suivant le talent des artistes d’apres qui
0 elles sont exécutées. Lorsque Bonasone a repro-
B duit les dessins de Raphaél et de Michel-Ange,
le tout en restant loin de ces maitres, ce n'a pas été
T sans gráce. Mais, en général, il s'accommoda mieux
X de maitres d'un ordre moins élevé et partant plus
à abordables. Parmesan lui a inspiré bon nombre
S de planches; il a reporté sur le cuivre des com-
- positions de son invenlion. Rappelant les ouvra-
B ges des artistes que Bonasone copiait habituelle-
i ment sans jamais les égaler, bien entendu, ces
3 compositions ne laissent pas que d'étre ingénieu-
; ses. Toutefois, elles ne frappent par aucune qua-
; lité d’élite ; agencées avec facilité, avec trop de
facilité peut-être, elles pèchent sous le rapport
: du dessin, qui est un peu mou, et aussi sous le
rapport de l'exécution, qui est trop hátive, le
graveur ayant produit beaucoup sans guére s'in-
quiéter de produire bien ; chez lui la qualité le
céde volontiers à la quantité. Compatriote et con-
temporain de Bonasone, duquel il se rapproche
pour la manière, Cesare Reverdino grava, soit à la
pointe, soit au burin, de petites compositions qui
rappellent, par la dimension du moins, les es-
tampes des petits maîtres allemands ou des gra-
veurs de l’école de Lyon. C’est le premier artiste
italien qui ait su exprimer avec esprit, dans des
dimensions aussi exiguës, des sujets compliqués,
sans négliger pour cela l’expression et même en