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de
LA GRAVURE EN ITALIE. 81
Michel-Ange. D’après ce dernier, il grava les Pro-
phètes et les Sibylles, montra une science de des-
sin consommée et fit passer dans ses estampes la
grandeur des compositions de la voüte de la cha-
pelle Sixtine. Son burin, un peu lourd, rend ce-
pendant d’une façon attristée ces nobles figures et
accuse une exécution pénible. Mais les gravures
de Georges Ghisi sont très-supérieures aux autres
estampes de l’école de Mantoue, et, à côté des
ouvrages de Marc-Antoine, elles sont dignes
d'oceuper la place que tiennent les peintures de
Jules Romain auprés des compositions sublimes
de Raphaél. En un mot, elles résument la maniére
de cette école qui, aprés s'étre formée par l'étude
des ouvrages de Jules Romain, devait se retremper
à Rome, et en face des chefs-d’œuvre du maître
connaitre enfin ce style incomparable, ce goût
sans rival qu'elle avait seulement entrevus dans
l'interprétation de l'éléve.
Aprés George Ghisi l'influence de Marc-Antoine
ne tarda pas à disparaître. De même que l’école
des grands maitres tels que Raphaël et Michel-
Ange s’évanouit presque complétement en Italie à
la fin du seizième siècle, celui qui avait attiré à
ses lecons non-seulement presque tous les gra-
veurs de la Péninsule, mais encore des Francais,
comme Béatrizet ; des Allemands, comme Georges
Penez, Barth. Beham et Jacq. Binck, perdit rapide-
ment son autorité. Une nouvelle école surgit à
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