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LA GRAVURE EN ITALIE. 85
à force d'étre recherchée. Peu importe, elle four-
nit à Olivier Gatti, à Francesco Brizio, à Raffaello
Guidi et à bien d’autres Italiens leurs modèles
habituels.
Le cardinal Barberini, devenu pape sous le
nom d'Urbain VIII, protégeait le genre, suggé-
rait un grand nombre de ces inventions futiles, et
les abeilles qui composent les armoiries du pontife
voltigérent à l'infini dans ces estampes d'une exé-
cution dure et sans caractére individuel. Corneille
Cort, François Villamène, Jo. Fréd. Greuter, Théo-
dore Cruger arrivèrent d’Allemagne; de France
accourut Philippe Thomassin, accompagné de
quelques émules, et tous, Allemands et Français,
cédant à l’attraction générale, s’empressèrent d'a-
dopter la manière des artistes romains le plus en
vogue. Il n’est que trop certain qu’on dirait les
planches exécutées au dix-septième siècle en
Italie dirigées par le même goût, en quelque
sorte exécutées par la même main, à ce point
qu’il serait fort difficile, si leurs auteurs n'avaient
pris soin d'y mettre leur nom, d'attribuer süre-
ment à l’un plutôt qu’à l'autre telle ou telle es-
tampe. Ce sont les peintres attardés de l'école de
Michel-Ange qui inspirèrent ces graveurs, el,
comme on sait, cette école si admirable, à ne con-
sidérer que les œuvres de celui qui en fut le chef,
exagérée déjà sous l’influence de Baccio Bandi-
nelli, devint tout à fait fausse, outrée et boursou-