81 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
flée dans les travaux de la seconde génération des
disciples du peintre de la Sixtine.
Parmi les artistes de l’école romaine qui doi-
vent encore être cités, n'oublions pas Pietro Santo
Bartoli qui reproduisit d’une pointe habile, relevée
de burin, un grand nombre de bas-reliefs et de
statues antiques. Winckelmann conseillait aux
jeunes gens qui voulaient prendre une idée juste
de l’antiquité de consulter les estampes de Pietro
Santo Bartoli, et l’avis du célèbre historien de
l’art antique prouve beaucoup assurément en fa-
veur du travail de l'artiste. Mais aujourd'hui on
est plus exigeant qu'autrefois ; et maintenant que
les moyens de reproduction ont atteint un degré
de perfection qu'ils étaient loin d'avoir du temps
de Winckelmann, nous ne sommes pas disposés à
accorder à Pietro Santo Bartoli une part aussi
grande d'admiration. Ses estampes d'aprés la co-
lonne Trajane, par exemple, tout en fournissant
de précieux documents sur les costumes et les
armes des anciens, n’expriment pas d’une façon
suffisante le style des figures de ce monument.
Les moulages du musée du Louvre, nous permet-
tant de comparer la copie à l’original, nous obli-
gent à quelques réserves. Quoi qu’il en soit, Pietro
Santo Bartoli fut l’un des premiers, sinon à retra-
cer dans leur véritable caractère les monuments
antiques, du moins à leur consacrer presque ex-
clusivement son talent, et c’est à l’aide de ses es-