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LA GRAVURE EN ITALIE. $5
tampes, presque autant que par les ceuvres elles-
mémes, que l'art grec et l'art romain furent con-
nus de la plupart des artistes nés au commence-
ment de ce siècle.
A la fin du dix-huitième siècle, quand la gra-
vure semblait morte dans presque toute l'Italie,
elle était encore pratiquée à Rome. Deux artistes
d’un talent à peu près semblable, Dominique Cu-
négo et Antoine Capellan, s'attachaient à repro-
duire plusieurs ouvrages de Michel-Ange qu'il
était impossible de connaitre, à moins d'aller
les voir sur place. Dominique Cunégo, né à
Vérone en 1727, s’adonna d’abord à la peinture ;
il travailla chez Francesco Ferrari, puis, après
avoir étudié en Allemagne les éléments de la
gravure, il se fixa à Rome, et c'est alors qu'épris
d'une singuliére admiration pour Michel-Ange, il
se donna la tâche de graver les peintures de la cha-
pelle Sixtine. Antoine Capellan s'associa à lui pour
cette entreprise. Né à Venise vers 1740, il avait
quitté sa patrie pour venir habiter Rome, et ce fut
lui qui grava la Création de la femme et Adam et
Éve chassés du Paradis terrestre. Ces artistes ne
possédaient ni l'un ni l'autre assez de süreté dans
le dessin pour copier des pages si sublimes. Ils
restèrent donc fort loin de leurs modèles. D'un
burin lourd et dénué de souplesse, leurs estampes
ne donnent qu'un aspect très-amoindri, très-
affaibli des peintures originales, et leur principal