86 LES MERVEILLES DE LA GRAVURE.
mérite, lorsqu'elles parurent, fut de retracer des
ouvrages qui, en partie du moins, n'avaient pas
encore été reproduits.
Ici doit s'arréter l'histoire de la gravure en
Italie. Pousser plus loin notre examen nous méne-
rait bien au delà des limites de nolre cadre. Nous
pourrions sans doute parler des ouvrages ultra-
pittoresques des frères Piranesi et mentionner des
artistes plus rapprochés de nous qui semblèrent
un moment faire refleurir en Italie l'art du gra-
veur. Raphaël Morghen, Paolo Toschi et Giuseppe
Longhi jouirent au début de ce siècle d’une répu-
tation considérable que justifie, jusqu'à un cer-
tain point, leur habileté à manier le burin. Mais
ces artistes, quel qu'ait été leur talent, s'inspirant
presque toujours d’œuvres exécutées deux siècles
auparavant, ne pouvaient guére s'identifier avec
leurs modèles. Ils leur restèrent donc fatalement
inférieurs. En ne nous occupant que des maîtres,
en accordant une mention seulement aux artistes
qui, aux différentes époques, attirèrent les regards
des gens de goùt et appelèrent l'attention par un
caractère bien personnel, peut-être avons-nous fait
ressortir la grandeur de l'art italien mieux que si
nous avions parlé de tout le monde et distribué
trop minutieusement à chacun une part d'éloge
ou de blàme.