212 LES MERVEILLES CELESTES.
que celui qui s'offrit au navire traversant les ondes dans
son voyage téméraire aux rives de l'Atlantique! Quelle
merveille solennelle fit tressaillir son coeur lorsque le ma-
gnifique système s’éleva devant lui, monde accompli, en-
veloppé d’orbes de moindre lumière, pour accompagner
son cours et illuminer ses nuits!
« Expliquez pourquoi ces brillants compagnons atten-
dent l’heure du sommeil où ils garderont leurs veilles
silencieuses, pourquoi cette planète roule sur son axe
tournant, pourquoi elle penche alternativement ses pôles
vers le soleil. Dites dans quel but cette vaste étendue fut
préparée pour là vie, avec ses saisons qui suivent le cours
de l’année, et la lumière de ses lunes, mesurée pour une
nuit plus spacieuse ou pour la compensation d’un soleil
moins brillant. A quoi bon ces variétés de nuits et de jours
si nul regard ne s’éveillait pour saluer le jour naissant, si
les saisons inutilement constantes n’apportaient aucune
jouissance, aucun fruit, aucune chose vivante, si Celui qui
gouverne ce bas monde, connu, obéi et adoré des intelli-
gences qui l'habitent, n'était ni connu, ni obéi, ni adoré
par aucun étre, et ne régnait que sur une immense et sté-
rile solitude!
« Le Soleil, qui illumine les vallons et les gais pâtu-
rages de notre terre, verse là sur des champs plus vastes
les mêmes rayons joyeux. Notre aurore les éclaire, et la
main. qui a formé ce monde est la méme qui a versé sur
la terre les rayonnements de la vie souveraine. Pourrait-il
se faire que tout cela soit stérile et mort, que mille royau-
mes enveloppés d'un jour glorieux soient étendus pour
briller de loin dans l’obseurité sur notre nuit et dorer
notre ciel d’une lumière ineffective? Monde absorbant
sans fruit les rayons solaires, campagne dénudée, orbe
triste et stérile, qui ne donnerait ni verts pâturages ni
souffle vital, — vaste et silencieux domaine de la mort! »
Non, Jupiter est une terre, une terre splendide, auprès
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