56 LES MERVEILLES CÉLESTES.
beau bleu indigo; une autre est rose à son centre et bor-
dée de blanc; une autre encore émet de magnifiques
rayons bleu de ciel. Cette coloration est produite par la
couleur méme des étoiles qui la composent. On en a vu
d'autres dont l'intensité lumineuse a sensiblement varié ;
l'éclat de l'une d'entre elles s'est méme affaibli jusqu'au
point de la rendre complétement invisible.
Il est. difficile de rendre l'impression que l'aspect de
ces lointains univers fait naître dans Padme lorsqu'on les
contemple à travers ces merveilleux télescopes qui rap-
prochent les distances. Les rayons de lumière qui nous
arrivent de si loin nous mettent temporairement en com-
munication avec ces créations étrangère, et le sentiment
de la vie terrestre, assoupi dans le silence des nuits pro-
fondes, semble dominé par l’ascendant que la contempla-
tion céleste exerce si facilement sur l'àme captivée. Les
choses de la terre perdent leur prestige, et l'on s'écrie
volontiers avec le poéte des Melodies irlandaises : « ll n'est
rien de brillant que le ciel. L'éclat des ailes de la gloire
est faux et passager comme les teintes pálissantes des
rois ; les fleurs de l'amour, de l'espérance, de la beauté
s'épanouissent pour la tombe : il n'est rien de brillant que
le ciel. »
On sent que, malgré l'éloignement insondable qui
sépare notre séjour de ces lointaines demeures, il y a
là des foyers lumineux et des centres de mouvement ; ce
n'est pas le vide, ce n'est pas le désert, c’est « quelque
chose, » et ce quelque chose suffit pour attacher notre
attention et pour éveiller notre réverie. Une impression
indéfinissable nous est communiquée par les rayons stel-
laires qui descendent silencieusement des abimes inexplo-
rés, on la subit sans analyser, et les traces en restent
ineffacables, comme celles que le voyageur ressent lors-
qu'il aborde de nouvelles terres et voit de nouveaux cieux
se lever sur sa téte.
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