108 MERVEILLES DE L'ARCHITECTURE.
gion, sur les bords du Tibre, aux environs d'une
ouverture de la Cloaca maxima, 1'égout des Tar-
quins, se regardent, séparés par une médiocre fon-
taine, le portique romain de Sainte-Marie in Cos-
medin et le petit temple circulaire, corinthien,
attribué à Vesta. C’est une cella de marbre blanc,
entourée d'un péristyle de dix-neuf colonnes can-
nelées, qui ont perdu leur entablement; le cône
aplati qui les coiffe leur donne un air de déguise-
ment rustique, qui n’est pas sans charme et qui
répond au changement de nom : Vesta, la divinité
austère et sublime, est passée madone, mais se
reconnait encore en Sainte-Marie del Sole. Le
temple de Vesta, bien moins précieux que le
monument circulaire de Tivoli, date du second
siècle.
Aux mêmes temps que le Panthéon doit être at-
tribué le théâtre de Marcellus, dont les restes sont
accolés à une maison particulière. C’était un vaste
et superbe édifice, qui avait plus de cent mètres
de développement et pouvait contenir seize mille
spectateurs. Auguste l’avait dédié à son neveu
Marcellus, le poétique adolescent illustré par le
génie de Virgile. Des quatre étages demi-circulaires
qui en constituaient l’enceinte, deux seulement
ont laissé des traces. On y admire l’équilibre des
colonnes ioniques savamment établies en retraite
sur l'ordre dorique. C'est le modèle que les mo-