166 : LES METEORES.
un sentiment de soulagement et d'espérance. L'He-
breu, frappé du souvenir des inondations dilu-
viennes, sentait son áme inquiéte se rasséréner à sa
vue. C'était pour lui le signe du pardon de Jéhovah.
L'imagination riante des Grecs faisait de l'arc-en-
ciel le présage d'une heureuse nouvelle annoncée à
la terre. La déesse lris, messagére de l'Olympe,
laissait flotter sur le nuage son écharpe diaphane.
L’ingénieuse fiction disparaît devant la science, et
l'explication de cette belle apparition forme aujour-
d'hui une des parties les plus complétes de la théorie
physique de la lumière. C’est à Képler, dont le génie
fut fécond dans tant de directions, qu’on doit la pre-
mière découverte des causes du phénomène ; il la
consigna, mais très-brièvement, dans une lettre
écrite en 1601. Newton étudia ces causes avec toute
la rigueur géométrique, et put rendre compte des
diverses modifications observées dans l’arc-en-ciel.
Après avoir calculé toutes ses dimensions, il en vé-
rifia l'exactitude par l'expérience directe.
On n'apercoit jamais d'arc-en-ciel que lorsqu'on
a le dos tourné au soleil, la région qu'on regarde
étant traversée par la pluie provenant d'un nuage,
d'une cascade, ou simplement d’un jet d'eau. Quand
la mer est soulevée par un vent violent et que le
soleil éclaire la poussière formée par l'écume des
vagues, on y voit souvent se peindre des courbes
irisées.