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ce qu’il rencontre de nouveau sa surface. Là une
division semblable s’opère : une portion de lumière
passe dans l’air, et une autre se réfléchit. Par une
construction géométrique, on démontre que les
gouttes qui peuvent envoyer à l'œil de l’observateur
des rayons réfléchis une, deux ou trois fois, se trou-
vent placées à certaines hauteurs, et forment des
bandes colorées circulaires ayant chacune une lar-
geur égale au diamètre de l'image du soleil. Les
bandes correspondantes à la réflexion unique se
trouvent à la distance angulaire d’à peu près 40 de-
grés du centre; celles dont la lumière s’est réfléchie
deux fois sont plus éloignées de 9 degrés. Dans
chaque groupe, les différences dérivant de la dis-
persion sont assez petites pour que les bandes se
superposent et donnent naissance à la série, tantôt
directe, tantôt inverse, des couleurs du spectre.
On peut vérifier, dans une chambre noire, la mar-
che dés rayons lumineux à travers les gouttes de
pluie. Un fil passant sur des poulies y suspend une
sphère en verre mince remplie d’eau. Quand on se
place de manière à ce qu’un rayon tombant sur
cette sphère fasse avec la ligne qui la joint à l'œil
un angle d'à peu prés 42 degrés, on peut voir suc-
cessivement toutes les couleurs du spectre, à partir
du rouge, en descendant peu à peu la sphère. Si
Peau est trouble, on distingue la marche du rayon
et on reconnaît qu’il éprouve une seule réflexion.
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