LES METEORES.
Cette pluie d'un nouveau genre, et l'obscurité pro- 0
fonde qui en était la conséquence, ne cessérent D
entièrement qu’entre midi et une heure; mais plu- | I
sieurs fois, depuis le matin, on avait remarqué, en di
s'aidant d'une lanterne, comme des averses pendant al
lesquelles la poussière tombait en plus grande abon- p!
dance. Les arbres d'un bois flexible plovaient sous
i le faix; le bruit que les branches des autres arbres
| faisaient en cassant contrastait d’une manière frap-
pante avec le calme parfait de l’atmosphère. Les
cannes à sucre furent totalement renversées, et toute
l’ile se trouva couverte d’une couche de cendre ver- m
| dâtre qui avait 3 centimétres d'épaisseur. » si
L’ile Saint-Vincent étant située à 170 kilomètresà : p
l'ouest de la Barbade, Arago déduit de ce transport Y
de cendres voleaniques une preuve de l'existencedu | el
i contre-courant supérieur aux vents alizés qui, dans Si
| ces parages et particulièrement en avril et mai, li
| soufflent uniformément de l'est avec une légére
| déviation vers le nord. Il faut done admettre que d
| le volcan de Saint-Vincent avait projeté l'immense 7
| quantité de poussiére qui tomba sur la barbade p
| et les mers voisines, jusqu'à une hauteur où non- li
| seulement les vents alizés ne se faisaient pas sentir, D:
| mais où régnait même un courant diamétralement C
| opposé. Ir
| Dispersées par les vents, les cendres volcaniques d
parviennent quelquefois à de trés-grandes distances.