252 LES METEORES.
gnes,au moyen des routes de fer inclinées; mais
comment lui soumettrons-nous jamais l'élément
indocile du désert? C'est un rude probléme. Sa solu-
tion ne doit sans doute pas s'attaquer directement ;
d'ailleurs le temps n'en est pas encore venu. Mais
il suffit de se poser la question pour entrevoir aus-
sitôt toule la majesté du désert : une force qui a
renversé tant d'autres barrières n'a pas méme prise
sur celle-ci. Tout ce que l’on est fondé à dire avec
certitude, à l'honneur de l'homme, sur cesujet, c'est
que l'ingénieur sait dès à présent fixer les dunes
mouvantes en couvrant leurs flanes de plantations
convenables ; que l'agriculteur, en s’aidant du se-
cours des irrigations, cultive et fertilise peu à peu
les sables les plus arides; enfin que, dans les con-
trées les plus éloignées du cours des rivières, le mi-
neur, comme jadis Moïse au désert, peut, en frap-
pant le rocher de sa verge de fer, en faire jaillir des
fontaines, et donner ainsi naissance, au milieu des
plaines les plus dépourvues des biens de la na-
ture, à de verdoyantes oasis. Mais de ces essais
entrepris sur une petite échelle dans quelques
cantons, à la culture en grand du Sahara et à
l'établissement de voies perfectionnées de commu-
nication sur son ondoyante surface, il y a aussi loin
que de l’époque actuelle à l'époque la plus reculée
dans la profondeur de l'avenir que notre imagina-
tion puisse concevoir. »
soi
Fn
€. (N