274 LES METEORES.
tourner dans sa patrie, à travers des mers orageu-
ses, il doit affronter l'Hellespont ou le périlleux dé-
troit d’Abydos. »
Mais à ces indications élémentaires sont jointes les
indications plus importantes que présente l’obser-
vation des signes par lesquels « nous apprenons à
lire dans un ciel douteux. » Le cours de la lune et
du soleil, leurs diverses apparences, la forme et la
couleur des nuages, l’apparition des météores, les
mouvements instinctifs des animaux, sont en rela-
tion avec les variations du temps, que nous pouvons
prévoir par une étude attentive du ciel et de l’atmo-
spere. Il est d'ailleurs évident, et Virgile l'avait bien
compris, que cette étude demandait, pour porter
tous ses fruits, une série de connaissances à peine
entrevues par l'antiquité :
« .... Que les Muses daignent m'admettre dans
leurs chœurs sacrés ! qu’elles m’apprennent la route
que parcourent les corps célestes : quelle cause
éclipse tantôt la lumière du soleil, et tantôt celle de
la lune ; quel pouvoir secret enfle tout à coup les
eaux de la mer, les pousse hors de leur limites, et
les ramène ensuite sur elles-mêmes ; pourquoi la
terre s’agite sur ses fondements ; pourquoi le soleil
semble se häter, en hiver, d'cteindre ses feux dans
l’Océan, et quel obstacle retarde, pendant l’été, l’ar-
rivée de la nuit. »
Si l'observation inexacte des phénoménes naturels