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ASPECTS HÉROI-COMIQUES. 115
la nouvelle idée, on voyait des pamphilets contre les véri-
tables travailleurs infester l’étalage des libraires. Nous en
avons lu qui déclarent la découverte des ballons ammo-
rale, et cela pour plusieurs raisons : 1° parce que le bon
Dieu n'ayant pas donné d'ailes à l'homme, il est impie de
prétendre mieux faire que lui et d'empiéter sur ses droits
(la même raison anathématise le commerce maritime in-
ternational) ; 2° parce que I’honneur et la vertu sont en
danger permanent s'il est permis à des aérostats de des-
cendre à toute heure de la nuit dans les jardins et vers les
fenêtres; 3° parce que, si le chemin de l'air est ouvert à
tout le monde, il n'y a plus de propriétés fermées ni de
frontiéres aux nations, etc., etc. Nous ne voulons pas ras-
sembler ici les pierres que les critiques de parti pris
lancèrent de tout temps contre les aéronautes, sans s’a-
percevoir que ces pierres leur retombaient sur le nez.
Nous citerons notamment comme type de ce genre de
pamphlets une « Lettre à M. le président de***, sur le Globe
aérostatique, ete. » (Londres, 1785), à laquelle on peut
adjoindre, comme pendant, un « Essai critique sur le
gaz hydrogéne, par Charles Nodier et Amédée Pichot »
(Paris, 1895). Cet Essai est riche des plus curieux argu-
ments.
Il est juste d'avouer que parfois le public fut singulié-
rement dupé par de prétendus aéronautes, qui n'avaient
d'autre but que de faire une riche collecte. Le résultat de
ces mauvaises plaisanteries fut qu'en d'autres circonstan-
ces des hommes honorables payérent pour des fripons.
Et, de nos jours encore, lorsqu'une ascension sérieuse,
mais retardée par des circonstances indépendantes de la
volonté des aéronautes, ne réussit pas, le bon public se
montre généralement fort mal disposé envers l’homme le
plus humble et le plus excellent.