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LES BALLONS.
Parmi les spectacles manqués dont la burlesque renom-
mée fut la plus éclatante, il faut signaler la fameuse as-
cension des abbés Miolan et Janninet au Luxembourg, le
11 juillet 178%. Construite à grands frais à l'Observatoire,
celle immense machine devait s'envoler au delà des nua-
ges, et une souscription générale avait rassemblé au
Luxembourg une foule considérable ayant chèrement
payé sa place. Il y eut exactement ce jour-là la mème
déconfiture que celle que M. Delamarne essuya de notre
temps dans ce même jardin du Luxembourg; — à qua-
tre-vingts ans d'intervalle, la même scène se reproduisit.
On commença de gonfler le ballon vers midi, car la ma-
tinée avait été consacrée à le transporter de l’Observa-
toire au parterre du Luxembourg. Un soleil ardent chauf-
fait les milliers de têtes en expectation, — et l'on sait quelle
chaleur tombe sur ce parterre au mois de juillet! Le
thermomètre marquait 28°, et, en multipliant ce nom-
bre par celui des spectateurs, les mauvais plaisants
trouvaient un chiffre naturellement colossal. De dix heu-
res du matin à quatre heures du soir, on subit passive-
ment cette rosée tropicale. L’espérance soutient si ten-
drement les cœurs! et l’ascension devait être si impo-
sante ! on ne perdrait rien pour attendre.
Mais, à cinq heures du soir, la lourde machine était
encore étendue, inerte, à fleur de sol.
Nous n’essayerons pas de retracer le spectacle qui se
développa insensiblement à mesure que l’impatience aug-
mentait. Le ricanement de la dérision se fit entendre à
toutes les oreilles. Un murmure colossal s’éleva, dégéné-
rant bientôt en rumeur. Éxaltée, frénétique, la populace
se précipita soudain, comme un flot grossissant, sur l’en-
ceinte, qu'elle brisa; puis, s'élancant sur la galerie, les
instruments, les appareils, elle les foula aux pieds et les
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