29% LES BALLONS.
sur nos cordages ; ensuite, prenant de nouveau son vol, il
se précipita vers la terre, en décrivant une ligne tortueuse,
peu différente de la verticale. Nous le suivimes des yeux
jusque dans les nuages, où nous le perdimes du vue. Mais
un pigeon, que nous làchâmes de la même manière, à la
même hauteur, nous offrit un spectacle plus curieux :
remis en liberté sur le bord de la nacelle, il y resta quel-
ques instants, comme pour mesurer l'étendue qu'il avait
à parcourir; puis il s’élança en voltigeant d’une manière
inégale, en sorte qu’il semblait essayer ses ailes ; mais,
après quelques battements, il se borna à les étendre tout
à fait : il commença à descendre vers les nuages, en dé-
crivant de grands cercles, comme tous les oiseaux de
proie. Sa descente fut rapide, mais réglée ; il entra bien-
tot dans les nuages, et nous l'apercümes encore au-
dessous. »
Quant aux voyageurs eux-mémes, voici comment ils
parlent de leur situation à 2,794 métres de hauteur, sui-
vant leur estimation.
« Vers cette élévation, nous observámes les animaux
que nous avions emportés; ils ne paraissaient pas souffrir
de la rareté de l’air ; cependant le baromètre était
à 20 pouces 8 lignes, ce qui donne une hauteur
de 2,622 mét es. Une ébulle violette, à qui nous avons
donné la liberté, s’envola très-vite. Le thermomètre mar-
quait 13° de la division centigrade (104 de Réaumur).
Nous étions très-surpris de ne pas éprouver de froid;
au contraire, le soleil nous échauffait fortement : nous
avions óté les gants que nous avions mis d'abord, et qui
ne nous ont été d'aucune utilité. Notre pouls était fort ac-
céléré ; celui de M. Gay-Lussac, qui bat ordinairement
62 pulsations par minute, en battait 80; le mien, qui
donne ordinairement 89 pulsations, en donnait 111. Cette
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