308 LES BALLONS.
à la hauteur d'environ 6,000 métres; mais à partir de ce
point-là, et dans une étendue d'environ 600 métres, la
température varia d'une manière tout à fait extraordinaire
et hors de toute prévision. Ils ont vu à la hauteur de
7,040 mètres, à quelque distance de la limite supérieure
du nuage, le thermomètre centigrade descendu à 59°
au-dessous de zéro. C’est 50° au-dessous de ce qu'avait
trouvé Gay-Lussac à la méme hauteur, mais dans une
atmosphère sereine.
Cette hauteur de 7,049 mètres a été déduite des cal-
culs de M. Mathieu, en tenant compte de la diminu-
tion de la pesanteur à ces grandes hauteurs et de
l'influence de l'heure de la journée sur la mesure baro-
métrique des hauteurs, c'est-à-dire à 55 métres au-dessus
de celle où Gay-Lussac s’est élevé. Il est juste de dire
que les formules à l’aide desquelles on calcule les hau-
teurs reposent sur l'hypothése d'un décroissement de tem-
pérature à peu près uniforme, et que, dans ce cas-ci, un
changement de hauteur, que l'on peut évaluer à 600 métres,
a donné lieu à une variation d'environ 50°, tandis que,
dans l’air serein, la variation n’aurait été que de 4 à 5°.
Voici maintenant un extrait du journal de voyage des
deux savants physiciens : ;
« Après être arrivés à une hauteur considérable dans
l’atmosphère, nous ouvrons une cage où se trouvaient
deux pigeons; ils refusent de s'échapper; nous les lancons
dans l'espace; ils étendent leurs ailes, tombent en tour-
nant et décrivent de grands cercles en disparaissant bien-
tôt dans le brouillard qui nous entoure. Nous n'aperce-
vons pas au-dessous de nous l'ancre qui est attachée à
l’extrémité d’une corde de 50 métres de long que nous
avions déroulée.
« Nous jetons du lest et nous nous élevons davantage.
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