Full text: Les ballons et les voyages aériens

      
  
  
  
  
  
  
  
  
  
  
   
  
  
  
    
    
    
  
    
    
   
    
   
    
  
   
    
  
  
   
     
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MONTGOLFIER. 45 
En 1783, les fils de Pierre Montgolfier, riche fabricant 
de papier à Annonay, dans la province du Vivarais (aujour- 
d'hui département de l'Ardéche) étaient déjà dans la flenr 
de l’âge. Ils s'occupaient d'expériences de physique. 
Joseph Montgolfier, aprés s'étre assuré par de petites 
expériences faites en particulier, dans le courant de 1782 
et au commencement de l'année 1785, qu'une chaleur de 
cent degrés raréfie l'air de moitié dans un vaisseau fermé 
et lui fait occuper dans ce nouvel état un espace double de 
celui qu'il occupait précédemment, ou, en d'autres termes 
en diminue la pesanteur de moitié, supputa quelle était la 
forme et le volume d'une machine qui, remplie d'un air 
ainsi raréfié, devrait s'élever dans l'air, en entrainant le 
poids de son enveloppe. 
Son premier ballon fut un petit parallélipipéde creux, 
pour rendre compte de ses travaux, semblent s'étre entendus pour 
fausser à son égard et à son détriment l'opinion du public! 
« Tout le monde converge en effet pour le faire partager avec ses 
fréres, et surtout avec Etienne, l'honneur d'inventions auxquelles ja- 
mais un des siens m'a participé. Cette opinion était si bien celle de 
ses confrères à l’Institut, que lors de la première publication de mon 
ouvrage sur les ponts en fil de fer, M, Gérard, membre de la sec- 
tion de mécanique, chargé de faire le rapport de l'extrait de mon 
ouvrage que j'avais lu à l’Académie des sciences, me réprimanda ver- 
tement de ce qu’en parlant de mon oncle Montgolfier j'avais ajouté 
le prénom de Joseph, en me disant que l'Académie n'admettait et ne 
connaissait qu’un seul Montgolfier, qui avait été membre de l’Institut, 
et qu'ajouter un prénom à son nom c'était induire en erreur ceux 
qui pouvaient croire que tout autre que lui seul pût avoir un mérite 
quelconque à ses inventions. — Mais vous savez comment se font les 
biographies, etc... 
« Son frére Étienne était poli, allait à la cour de Louis XVI, portait 
galamment son épée, faisait des compliments aux dames coquettes, 
des compliments aux grands seigneurs, et voilà son seul et unique 
mérite que ses historiens peuvent faire valoir sans que personne ne 
le trouve mauvais. Mais il n'en est pas moins vrai que parmi les 
sept ou huit fréres Montgolfier, tous d'une grande valeur. Joseph seul 
a eu une dose de génie telle, que depuis Newton il n'avait pas existé 
d'homme qui pà lui être comparé ! » -
	        
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