LES BALLONS.
Le 26, le Globe fut visité à la pointe du jour et fut
trouvé en très-bon état ; il avait. perdu de l'air inflamma-
ble à peu prés dans les mémes proportions que la veille.
On se remit au travail pour augmenter le gaz, et dés huit
heures du matin on sortit le ballon de son harnais, on
l’attacha à de petités cordes, et on eut le plaisir de le voir
s’élever à plus de 100 pieds.
« Une nombreuse populace accourut aussitôt de toute
part ; la place des Victoires fut couverte de monde, et la
surprise des personnes qui n'étaient pas présentes fut ex-
trême, en voyant dans les airs un corps de ce diamètre.
Mais le vent qui survint pouvant le fatiguer, on le” retira
pour le remettre à sa première place, dans la cour où était
son établissement, et il eut ce jour-là une si grande quan-
tité de visites, qu’une garde du guet à pied et à cheval,
établie à la porte, ne put jamais retenir l'affluence du
monde, et qu'il fallut se déterminer à laisser les portes
ouvertes pour satisfaire la curiosité et l'empressement du
public.
« L'on expédia d'abord pour le Champ de Mars l'attirail
et tous les accessoires nécessaires à l'expérience : à deux
heures aprés minuit, le ballon fut dégagé de ses liens; des
personnes intelligentes le transportèrent jusqu'à la porte;
et, comme il n'était pas plein, on eut la facilité de le com-
primer et de lui faire adopter une forme allongée, qui lui
permit d'arriver sur la place des Victoires sans le plus
léger accident. Il fut déposé sur un braneard prét à le re-
cevoir, et disposé pour cet objet. Les mêmes lisières qui le
tenaient suspendu dans la cour le rendirent stable, et il
entra en marche.
« Rien de si singulier que de voir ce ballon ainsi porte,
précédé de torches allumées, entouré d'un eortége et es-
corté par un détachement du guet à pied et à cheval !ICette