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LA MANDRAGORE. 915
ovales, ondulées, couronnent cette racine et s'étalent
en rond sur la terre ; ses fleurs blanches sont légè-
rement teintes de pourpre ; son fruit, semblable à
une petite pomme, est d’une odeur fétide, comme
la plante tout entière. C’est principalement la bifur-
cation de sa racine qui l’a fait comparer à un petit
corps humain.
À la mandragore d’Europe, nous devons adjoindre
le gin-seng de Tartarie, découvert au Canada en 1616
par le P. Lafitau, et présenté par lui au due d’Or-
léans, alors régent du royaume de France. Voici en
quels termes il raconte sa découverte :
« Ayant passé prés de trois mois à chercher le
gin-seng inutilement, le hasard me le montra quand
j'y pensais le moins, assez près d’une maison que je
faisais bâtir. Il était alors dans sa maturité. La cou-
leur vermeille de son fruit arrêta ma vue. Je ne le
considérai pas longtemps sans soupçonner que ce
pouvait être la plante que je cherchais. L’ayant arra-
chée avec empressement, je la portai, plein de joie,
à une sauvagesse que j'avais employée pour la cher-
cher de son côté. Elle la reconnut d’abord pour l’un
de leurs remèdes ordinaires, dont elle me dit sur-
le-champ l'usage que les sauvages en faisaient. Sur
le rapport que je lui fis de l'estime qu'on en faisait
à la Chine, elle se guérit dés le lendemain. d'une
fièvre intermittente qui la tourmentait depuis quel-
ques mois. Elle n’y fit point d’autre préparation que
de boire l’eau froide où avaient trempé quelques-