26 LES VÉGÉTAUX MERVEILLEUX.
s’entrelacent autour des arbres, s’élèvent jusqu’à
leurs cimes, où elles fleurissent et portent leurs
fruits sans que l’homme puisse les y apercevoir.
Quelques-uns de ces végétaux ont une forme si sin-
gulière, par exemple certains banisteria, qu’on ne
peut pas les regarder sans étonnement. Quelquefois
le trone autour duquel ces plantes se sont entortil-
lées, meurt et tombe enpoussière. L’on voit alorsdes
tiges colossales entrelacées les unes les autres en se
tenant debout, et l’on devine aisément la cause de ce
phénomène. Il serait bien difficile de présenter fi-
délement le tableau des foréts, car l'art restera tou-
Jours en arrière pour le dépeindre. »
Il ya dans les forêts du nouveau monde une har-
monte parfaitement d’accord avec ce qui frappe les
regards ; comme tout est grand, imposant et majes-
tueux, le chant des oiseaux ou le cri des divers ani-
mauxa quelque chose de sauvage et de mélancolique.
Ces cadences brillantes et soutenues, ce gazouille-
ment léger, ces modulations si vives et si gaies se
font entendre moins fréquemment que dans nos cli-
mats; ils sont remplacés par des chants plus graves
et surtout plus mesurés. Tantôt c’est une voix qui
imite le coup retentissant du marteau sur l’enclume,
quelquefois les oreilles sont frappées d’un son qui
ressemble à ce bruit que font en se brisant les cordes
d’un violon. Enfin, il existe dans les forêts des
sons étranges qui vous font tomber dans un profond
étonnement. Mais, souvent au coucher du soleil,