AVERTISSEMENT.
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euére qu'à un résultat (Journal des Saeants, novembre 1845), une mission
de Despeyrous pour recherches à Vienne, Libri ayant constamment refusé
de lui donner communication des piéces inédites qu'il avait entre les mains,
et prétextant d'un autre cóté de nombreuses occupations comme motifs de
retards dans l'accomplissement de la tàche qu'il prétendait se réserver. Le
6 juin 1846, une lettre du Ministre de l'Instruction publique, alors Salvandy,
le relevait de cette tàche; bientót aprés commencait, sur les détournements
de livres et de manuscrits dont on le soupconnait, la longue enquéte secréte
qui devait aboutir, le 4 février 1848, au dépót du rapport du juge d'instruc-
tion Boucly.
Immédiatement aprés la révolution de 1848, Libri quittait la France et
emportait dix-huit caisses de livres et manuscrits; les papiers qui purent étre
saisis à son domicile échurent à la Bibliothéque Nationale, oü tous ceux qui
concernaient Fermat furent réunis dans le manuscrit fonds francais, nouv.
acq., n? 3980; la publication projetée fut abandonnée et l'idée n'en devait pas
étre reprise avant trente ans.
En 1879, à la suite d'études éntreprises à Paris et d'enquétes dans les prin-
cipales bibliothéques de l'Europe, M. Charles Henry publia dans le Bulletin
Boncompagni un travail que nous avons déjà eu l'occasion de citer d'aprés
le tirage à part :
Recherches sur les manuscrits de Pierre de Fermat, suivies de fragments iné-
dits de Bachet et de Malebranche, par Charles Henry. — Extrait du Bullet-
tino di bibliografia e di storia delle scienze matematiche e fisiche. Tome ATI,
Luglio, Agosto, Settembre, Ottobre 1879. — Fome, imprimerie des Sciences
mathématiques et physiques, Via Lata, n? 3, 1880. — (216 pages gr. in-4?.)
A la suite de cette publication, le prince Baldassare Boncompagni fit con-
naitre, dans une lettre adressée, le 27 mai 1881, à M. Charles Henry, qu'il
avait acquis deux manuscrits renfermant les piéces inédites énumérées par
Libri en 1839 et qu'il était disposé à les communiquer aux savants qui vou-
draient entreprendre une nouvelle édition des CEuvres de Fermat. Ces deux
manuscrits, qui seront minutieusement décrits plus loin, comme étant une
des bases essentielles de notre travail, furent dés lors reconnus comme ayant
effectivement été possédés par Libri et comme correspondant à ce qu'il avait
signalé de plus important dans son acquisition de Metz. Mais Libri n'ayant
jamais fait connaitre exactement quelles piéces de Fermat il avait entre les
mains, ayant d'autre part inséré dans le Catalogue of the Manuscripts at
Ashburnham-place des mentions qui pouvaient faire croire à l'existence, dans
le fonds cédé par lui au célébre collectionneur anglais, de trés nombreuses