428 ŒUVRES DE FERMAT. — TRADUCTIONS.
sur mon Arithmétique des Infinis; nouveaux bienfaits dont vous me
comblez sans cesse. Mais il ne me reste aucun espoir d'échapper aux
liens de la reconnaissance, qui me tient enchainé à vous; je n'ai plus
d'autre refuge que votre clémence; je n'ai, comme unique ressource,
que de la supplier d'accepter mes tres humbles remerciments pour
tant de faveurs, et de me continuer, malgré mon indignité, l'affection
que vous vouléz bien me montrer. Puis, sans vous arrêter à de trop
longs préambules, je me mettrai aussitôt à répondre à ces lettres,
après vous avoir cependant demandé excuse si mon importun bavar-
dage interrompt vos sérieuses occupations.
La première lettre de Fermat se plaint de la difficulté de saisir ce
qu’a voulu dire le très honorable Vicomte dans sa solution des pro-
blemes; la faute en est attribuée à une mauvaise traduction de l’an-
glais.
Pour éviter de nouvelles plaintes de ce genre, j'ai cru devoir em-
ployer, en m’adressant à vous, la langue latine, qui n’a pas besoin de
traduction : je l’ai fait d’ailleurs pour le cas où vous jugeriez à propos
de communiquer cette lettre elle-même.
Mais Fermat ajoute qu’autant qu'il peut en juger au travers des
nuages de cette obscure traduction, le très honorable Lord n’aurait
nullement satisfait à sa question. Je crois précisément le contraire, et,
à moins que Fermat n’ait pas bien encore compris ces solutions, je ne
vois pas sur quoi il pourrait, soit en douter, soit le dissimuler.
Le premier problème était double.
Trouver un cube (p. 311, lignes 21 à 27) ....- fasse un cube.
J'ai répondu sur ce probléme que le nombre 1 satisfait aux deux
questions; il est, en effet, à la fois carré et cube, et il n’a pas de par-
ties aliquotes.
Lord Vicomte Brouncker a ajouté à cette solution qu'on pouvait
également satisfaire aux deux questions (dans le cas où les fractions
seraient admises), au moyen du quotient du nombre 1 par la sixième
puissance de tout nombre entier; d’autre part, que la première des