COMMERCIUM DE WALLIS.
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centre de gravite, remarque sur laquelle je reviendrai tout à l'heure,
j'aurais ainsi produit ce que, dans la premiére lettre que j'ai vue de
lui (*), il vantait comme miracles de la Géométrie. Il n'y a en effet
rien de ce qu'il indiquait dans cette lettre que l'on ne puisse voir dans
mon Traité, comme je l'ai montré en citant les endroits.
Mais, à ce qu'il semble, il regrette (reproche que je n'aurais jamais
présumé devoir étre dirigé contre mol) que la méthode dont je me sers
né soit pas celle qui prouve seulement la vérité des découvertes par
démonstrations apagogiques ou réductions à l'impossible (comme elles
sont fréquentes chez Archiméàde et comme il convient d'en ier gj l'on
veut moins se faire comprendre qu'admirer du lecteur); que ce soit
au contraire cette méthode qui montre en méme temps la marche des
recherches.
S'il me rappelle l’exemple d’Archimède, exemple qui, à vrai dire,
m'eüt suffisamment justifié, si j'avais voulu employer la mème mé-
thode de démonstration, je ne crois pourtant pas que votre savant cor-
respondant ignore que les hommes les plus sérieux et les plus doctes
regrettent précisément, et sont bien prés de considérer comme un
défaut, qu'Archimede ait caché de la sorte les traces de ses procédés
de recherche, comme s'il avait voulu par jalousie priver la postérité
des moyens de découvertes, tout en voulant lui arracher l'aveu de ce
qu'il avait trouvé. Mais Archimede n'a pas été le seul; la plupart des
anciens ont tellement dérobé aux yeux de la postérité leur Analytique
(car il est hors de doute qu'ils en avaient une) qu’il a été plus facile
pour les modernes d'en inventer une nouvelle de toutes pièces (ce qui
a été fait dans le dernier siècle et dans celui-ci ) que de retrouver les
traces de l’ancienne.
J'aurais certes plutôt attendu des remerciments qu’une accusation,
pour avoir indiqué ouvertement et loyalement non seulement oit j'étais
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(1) Dans la Lettre du 20 avril 1657 (n° 82 de la Correspondanec, T. Il, p. 339), Fermat
n'applique précisément cette expression de miracles qu'aux propositions relatives aux
Centres de gravité des aires comprises entre les hyperboles et leurs asymptotes. Il est
d’ailleurs le premier à dire que ses énoncés sur la quadrature des mêmes aires peuvent
se tirer de l'Ouvrage de Wallis.