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» vous en avez donnée, j'avoue que les problèmes ne me déplaisent
» pas, mais qu'il n'en est pas de méme de la raison par laquelle vous
» vous efforcez de me persuader que je dois, moi aussi, m'efforcer
» d'en chercher la solution; à mon avis, ce qui est le plus nécessaire
» et utile doit passer avant ce qui l'est moins; si donc j'ai encore
» quelque loisir à consacrer à la Science, j'ai la confiance de pouvoir
» le dépenser sur des questions, non seulement beaucoup plus utiles,
» mais aussi beaucoup plus générales et plus intéressantes, et qui
» semblent promettre une gloire plus brillante au savant qui les étu-
» diera. Aussi je n'ai pu prendre sur moi de m'appliquer à la solution
» de ces problèmes; cependant, pour l'amour de vous seul, je me suis
» résolu, au détriment de tous mes autres travaux, à leur consacrer la
» journée d'hier pour vous faire part de ce que je parviendrais à dé-
» couvrir, pour l'abregement du travail, et cela dans le cas oü vous
» n'auriez pas encore envoyé votre réponse à Paris.
» Voici la regle que j'ai choisie entre beaucoup et que j'emploierais
» pour la solution de la première question, où il s’agit de trouver un
» nombre cube, tel qu'ajouté à toutes ses parties aliquotes, il fasse un
» carré. Qu'on prenne un carré (en commençant par les plus petits),
» tel que son double, moins l'unité, soit un nombre premier; que de
» ce dernier nombre on retranche 1, et qu'on multiplie le reste par le
» carré que l'on a pris, ou bien, ce qui revient au méme, par la plus
» grande moitié de ce nombre premier. Si, en ajoutant 1 au produit,
» on a un carré, le nombre premier précité sera le côté du cube
» cherché.
» Par exemple :
(EUVRES DE FERMAT. — TRADUCTIONS.