Full text: Traductions (Tome 3)

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(EUVRES DE FERMAT. — TRADUCTIONS. 
plume demandait, dans cette occasion, une nouvelle taille de pierre en 
forme dans le bloc brut, pour assembler la voûte que vous bâtissiez ; 
assemblage qui, pour la moindre partie, réclamait l’exactitude la plus 
stricte et la plus parfaite dans le tout et dans le détail. Là-dessus l'ad- 
miration est justement acquise à l’aisance avec laquelle vous avez ac- 
compli ce travail d’Hercule, en vous jouant vraiment. Quand je le con- 
sidère sous ce rapport, je suis en vérité troublé d’avoir quelque peu 
contribué à vous en charger (quoique je n’aie été qu’un instrument 
passif); mais à le voir sous une autre lumiere, à reconnaitre ce qui en 
est en vérité, je veux dire combien peu il vous a coüté, quel progrés 
il a réalisé et quel honneur en rejaillira sur notre nation, j avoue alors 
que je suis heureux de l'opposition qu'on vous a faite; non que j'ap- 
prouve l'aigreur qui, parfois, accompagne les disputes, et spécialement 
en Mathématiques (oü l'on ne doit considérer que la démonstration, les 
parties ne devant s'occuper que du seul sujet en question). Mais le 
genre et le style de ce pays leur fournit une excuse; on y est d’ordi- 
naire dans les discussions très aigre ou plutôt méchant (à mon sens), 
de part et d'autre, et si vous n'aviez pas été un étranger, et, de fait, 
quelqu'un pour qui ils ont une grande estime, ils auraient encore été 
moins sans géne à votre égard, car, à leur compte, tout ce qu'ils disent 
dans ce goüt n'est qu'une ronde et habituelle familiarité, loin de toute 
injure ou offense. M. Fermat m'a envoyé, il y a quelque temps, une 
lettre où il revient sur quelques points de vos envois antérieurs; il 
s'en rapportait à ma diserétion pour vous communiquer ce qu’il écri- 
vait. 
Aussi longtemps qu'il m'a laissé le choix, je ne vous en ai point 
envoyé copie; mais maintenant, par le dernier courrier, il me demande 
de le faire; je vous adresse donc une transcription de cet écrit. Certai- 
nement vous avez la satisfaction d'avoir affaire en méme temps aux 
deux plus grands hommes de France (de l'aveu de tous les plus émi- 
nents), et je ne doute pas que vos dernieres lettres des 4 et 15 mars 
(que j'ai reçues précisément ce matin, en même temps qu'une de vous 
du méme temps à Mylord Brouncker) ne vous assurent de leur part et de
	        
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